L’inclusion numérique : le digital accessible à tous !
Temps de lecture : 9 min
Alors que la digitalisation transforme tous les aspects de notre société, une part significative de la population reste en marge des opportunités offertes par le numérique. Selon les dernières études, près de 2,7 milliards de personnes dans le monde ne sont pas connectées à Internet. En France, ce sont encore plusieurs millions d’individus qui rencontrent des difficultés dans l’usage des outils digitaux. Face à ces inégalités, l’inclusion numérique devient un enjeu sociétal majeur. Dans cet article, la team Némésis studio explore les freins à l’accessibilité numérique, les initiatives existantes et les solutions concrètes pour construire un numérique inclusif.
Sommaire
Comprendre les freins à l’inclusion numérique
La fracture technologique ?
- Manque d’équipement : Une partie de la population mondiale n’a pas accès à des appareils numériques. En Afrique subsaharienne, par exemple, seulement 28% des individus disposent d’un smartphone. En France, certaines familles monoparentales doivent partager un seul appareil pour plusieurs enfants. Cela rend difficile l’accès à l’éducation à distance. Des organisations, comme « Digital Africa » offrent des tablettes solaires pour les zones sans électricité.
- Problème d’infrastructure : Dans les zones rurales de l’Inde, la connectivité reste limitée, freinant le développement économique local. Des solutions comme les drones Wi-Fi ou les satellites SpaceX via « Starlink » réduisent ces écarts en connectant des millions de personnes.
Les inégalités éducatives :
- Manque de compétences : Selon une étude de l’OCDE, 15% des adultes en Europe n’ont pas les compétences numériques de base, comme envoyer un email ou utiliser un traitement de texte. En France, des initiatives comme « Les Ateliers Numériques de Google » permettent aux adultes de se former gratuitement dans des centres locaux.
- Déconnexion culturelle : Les populations immigrées ou en alphabétisation ressentent souvent une barrière supplémentaire face aux terminologies complexes. « Simplon.co », une association française, propose des formations gratuites avec un vocabulaire simplifié. Elle propose également des accompagnements personnalisés, facilitant l’intégration numérique.
Les obstacles économiques :
- Coûts élevés : Le prix des appareils technologiques comme les smartphones et ordinateurs demeure prohibitif pour des foyers à faibles revenus. Un exemple marquant est celui des familles rurales aux Etats-Unis qui utilisent encore des cybercafés pour effectuer leurs tâches administratives. Des programmes comme « Computers for Kids » permettent de distribuer des appareils reconditionnés aux élèves.
Les initiatives pour un numérique accessible à tous :
Les programmes d’éducation et de formation :
- Initiatives publiques : En France, le programme « Pass numérique » a formé des milliers de personnes à travers des ateliers sur la navigation web, la création de CV en ligne et l’utilisation des plateformes administratives. Une bénéficiaire témoigne « J’étais perdue avec les outils en ligne, mais maintenant, je gère mes dossiers seule ».
- Rôle des associations : « Emmaüs connect » a déployé des points de formation dans les zones rurales françaises pour enseigner aux populations comment utiliser un smartphone ou une application bancaire. Depuis 2015, près de 150 000 personnes ont bénéficié de ces services.
L’amélioration de l’accessibilité technique :
- Design inclusif : Apple développe des solutions comme VoiceOver, une fonctionnalité qui lit à voix haute tout contenu affiché à l’écran pour les utilisateurs malvoyants. Ce type de fonctionnalité a été adopté dans plusieurs écoles spécialisées.
- Technologies de pointe : L’Intelligence Artificielle est mise au service de l’accessibilité avec des outils comme « Lookout » de Google. Cet outil permet d’aider les malvoyants à interpréter leur environnement. Des étudiants ayant des déficiences auditives ont pu suivre des cours grâce aux sous-titres automatiques sur Zoom, une fonctionnalité développée pendant la pandémie.
Les offres à tarif réduit :
- Aides gouvernementales : En Allemagne, le gouvernement propose des subventions couvrant jusqu’à 50% des frais Internet pour les familles à faibles revenus. En France, l’offre « Coup de pouce numérique » combine la formation gratuite et un accès çà bas coût aux services digitaux.
- Initiatives privées : Free propose un forfait Internet à tarif réduit spécialement conçu pour les étudiants en difficultés, incluant une connexion haut débit et une assistance technique gratuite.
Construire un numérique inclusif pour demain :
Encourager la co-construction des solutions :
- Impliquer les bénéficiaires : Les populations concernées doivent être actrices de la conception des outils numériques. Par exemple, l’association « Handitech » travaille directement avec des utilisateurs handicapés pour créer des applications adaptées, comme une plateforme de covoiturage spécifique aux personnes à mobilité réduite. Cette approche garantit que les besoins réels sont pris en compte.
- Exemple : La ville de Barcelone a mis en place un laboratoire collaboratif où les citoyens conçoivent des solutions numériques pour améliorer les services publics, notamment dans les transports ou la santé. Ce modèle participatif favorise l’émergence de projets innovants et pertinents.
Renforcer les partenariats publics-privés :
- Les entreprises comme acteurs clés : Les entreprises technologiques peuvent jouer un rôle décisif. Microsoft et l’UNESCO collaborent pour fournir des outils numériques gratuits aux écoles de pays en voie de développement. En Afrique du Sud, plus de 200 écoles ont été équipées grâce à ce partenariat, permettant aux élèves d’accéder à des cours en ligne et d’améliorer leurs compétences.
- Exemple de réussite : En Inde, un partenariat entre Tata et Google a permis de connecter des millions de femmes des provinces rurales à Internet via des programmes spécifiques de formation. Ces femmes utilisent désormais des outils numériques pour créer et gérer de petites entreprises locales, contribuant à l’économique régionale.
- Implication locale : Les gouvernements locaux peuvent s’associer à des entreprises comme Orange ou Huawei pour déployer des infrastructures dans des zones isolées. En Amérique latine, des programmes conjoints ont permis d’installer des réseaux 4G dans des zones reculées, donnant accès à Internet à des milliers de foyers.
Intégrer une dimension éthique :
- Protéger des données personnelles : L’accès au numérique inclusif doit se faire dans le respect des droits fondamentaux. Les initiatives doivent garantir la confidentialité des informations collectées, en particulier pour les populations vulnérables. Par exemple, le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) en Europe impose des normes strictes, mais leur mise en œuvre reste complexe pour les ONG qui travaillent avec des publics en difficultés.
- Lutter contre les biais algorithmiques : les technologies doivent être conçues pour éviter de renforcer les discriminations existantes. Un cas marquant est celui des outils de recrutement automatisés qui excluent inconsciemment des candidats en raison de leur lieu de résidence ou de leur formation. Des projets comme celui de « Data for Good » militent pour un développement éthique de l’intelligence artificielle, en intégrant des principes d’équité dès la conception.
- Promouvoir l’accessibilité durable : Les équipements numériques doivent être pensés pour durer et être écologiquement responsables. Des entreprises comme Fairphone produisent des téléphones modulaires et réparables pour limiter les déchets électroniques. En parallèle, des initiatives comme « Restart Project » en Angleterre enseignent aux communautés locales à réparer leurs appareils, combinant inclusion numérique et réduction de l’empreinte technologique.
- Education à l’éthique numérique : Enfin, sensibiliser les utilisateurs aux enjeux éthiques est essentiel. Des ateliers éducatifs, comme ceux proposés par « Framasoft » en France, enseignent aux jeunes et aux adultes comment utiliser Internet de manière responsable, éviter les Fake news et protéger leurs données personnelles.
Conclusion
L’inclusion numérique est une condition essentielle pour une société plus juste et équitable. En levant les barrières techniques, éducatives et économiques, et en mettant en œuvre des solutions adaptées, nous pouvons rendre le digital accessible à tous. Cependant, cette transformation ne peut se faire sans une mobilisation collective des états, des entreprises et des citoyens. Ensemble, nous pouvons construire un avenir où personne n’est laissé de côté dans la révolution numérique. Si vous souhaitez en apprendre encore d’avantage n’hésitez pas à contacter notre équipe d’experts en inclusion numérique.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés © Némésis studio. Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Némésis studio. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l’accord préalable écrit de Némésis studio. Némésis studio ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.